Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/155

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finitivement réglées ; le vieux Kelledar abandonna les murs qu’il avait long-temps et vaillamment défendus, et se rendit en palanquin à la tente de Purseram-Bhow. Il portait une robe entièrement blanche, serrée au corps par une riche ceinture ; son air était grave, triste, mais fier et nullement abattu ; une vieille cicatrice achevait de donner à l’ensemble de sa personne un air martial, belliqueux. Un grand nombre d’officiers anglais s’étaient placés sur son passage pour considérer l’adversaire qu’ils venaient de combattre. Salué par quelques uns d’eux, il s’empressa de prévenir lui-même les autres par un salut plein de noblesse et de dignité.

Darwar était un des boulevards de la frontière septentrionale de Tippoo ; cela rendait essentiel pour les Mahrattes de s’en emparer avant de pénétrer plus avant dans les États du sultan. La possession de cette place assurait leurs communications avec leur propre pays ; elle les eût mis à même, s’ils s’en fussent emparés plus tôt, de faire une diversion favorable aux Anglais en ravageant les États de Tippoo, en coupant ses convois, en détruisant ses magasins. Laissant immédiatement Darwar, l’armée mahratte se dirigea à petites journées vers Toombudra ; elle triompha aisément, chemin faisant, de la résistance que tentèrent de lui opposer quelques petits forts mysoréens. Dès le mois de mai, Purseram-Bhow s’occupa de sa jonction avec lord Cornwallis. Ce dernier, dans une lettre adressée à Poonah, lui avait donné rendez-vous sous les