Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/156

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murs de Seringapatam. Apprenant la marche de l’armée anglaise sur cette capitale, Purseram-Bhow se hâta de se diriger de ce côté avec toute la diligence possible. Pendant cette route, il opéra sa réunion avec le corps d’armée de Hurry-Punt. Cet autre chef était entré dans les États de Tippoo par une route plus à l’est, recouvrant dans sa marche les conquêtes jadis faites sur les Mahrattes par Hyder et son fils. Les forces de Purseram-Bhow montaient alors à 20,000 hommes, celles de Harry-Punt à 12,000 hommes, tant infanterie que cavalerie. Le 28 mai, se fit, comme nous l’avons déjà dit, la jonction de ces chefs mahrattes et du général anglais ; et dès les jours suivants survinrent quelques difficultés. Les Mahrattes ne pouvaient reprendre la campagne, ou du moins ne le voulaient pas, à moins de recevoir quelques secours en argent. Lord Cornwallis consentit à leur faire un prêt de douze lacs de roupies. Dénué lui-même pour le moment de ressources pécuniaires, il se servit d’un expédient hardi : il donna l’ordre au gouverneur et au conseil de Madras de se saisir de l’argent porté par les vaisseaux venant de la Chine, de le faire frapper en roupies, et de le lui envoyer dans le plus bref délai possible.

Dans toute l’étendue de ses États, Tippoo avait annoncé le combat du 15 mai comme une grande victoire. Bien qu’il eût perdu le champ de bataille, les résultats lui étaient en effet tout-à-fait favorables ; les Anglais se voyaient obligés de se