Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/452

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riche, belle, pittoresque, semée de villages et de maisons de plaisance. Quelques unes des montagnes taillées en terrasses étaient étagées les unes au-dessus des autres, de manière à s’arroser, par les mêmes cours d’eau ; des cacaotiers, des tilleuls, des orangers, des platanes, des arbres indigènes de toutes sortes s’entremêlaient au milieu des champs de riz et de légumes. L’irrigation, variée et bien entendue, rendait au loin tout territoire propre à la culture.

Le prétendant Moottoo-Sawmy, frère de la dernière reine, accompagnait les Anglais. Ils s’empressèrent de le placer sur le trône, espérant par là se créer un parti parmi les indigènes, dont ils supposaient qu’un grand nombre se soumettrait ses lois. Mais aucun personnage d’importance dans le voisinage ne vint rendre hommage à ce nouveau monarque ou reconnaître son autorité. Cette démonstration, loin de les servir devint au contraire fort nuisible à leur cause. Suivant un voyageur anglais (lord Valentia), Moottoo-Sawmy se trouvait en pleine incapacité de succéder au trône en raison d’un châtiment public et infamant à lui infligé jadis par le dernier roi. Mais pendant que les Anglais s’occupaient à créer un souverain de Ceylan, le roi, le ministre et l’armée ceylanaise s’étaient établis dans une forte position à deux jours de marche de la capitale. De là l’insidieux ministre entama des négociations avec le colonel Barbut, promettant de lui livrer la personne du roi si celui-ci envoyait