Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/457

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pour se livrer sans défense aux mains des Ceylanais. Après toutes les preuves récentes qui lui avaient été données de la cruauté et de la perfidie du roi de Ceylan, comment le major Davis put-il se flatter qu’une semblable faiblesse, une aussi lâche condescendance sauverait sa vie et celle de ses infortunés compagnons ? L’influence d’un climat délétère ayant affaibli les esprits plus encore que les corps peut seule l’expliquer. Mais dédommageons-nous de ce spectacle en citant les nobles paroles d’un des historiens de Ceylan : « Mourir sur le champ de bataille les armes à la main, c’est la destinée qu’un soldat doit toujours regarder comme probable. C’est ainsi qu’il peut la recevoir avec un joyeux visage lorsqu’au jour venu elle se présente… Mais dans la circonstance dont nous parlons, le major Davie et ses officiers, dans un moment d’inexplicable faiblesse, oubliant qu’il était de leur devoir d’accepter la mort plutôt que la honte, se soumirent à l’insolente demande des Ceylanais, et consentirent à acheter une illusoire sécurité par le sacrifice de tout sentiment fier ou honorable… »

Quoi qu’il en soit, après avoir rendu leurs armes, Anglais et Malais se mirent en marche vers la ville entourés des troupes du roi. Une multitude armée ; se grossissant incessamment, accourait en outre de toutes parts sur leur passage. Au bout d’une demi-heure de marche, les Anglais reçurent ordre de s’arrêter, les Malais de continuer. À quelque distance, les chefs ceylanais proposè-