Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/458

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rent alors à ces derniers de prendre du service dans leurs troupes ; les uns refusèrent, furent livrés aux soldats, et sur-le-champ exécutés ; les autres ayant accepté passèrent immédiatement dans les rangs ceylanais. Pendant ce temps, les officiers anglais étaient séparés de leurs soldats, les uns et les autres, éloignés plus tard deux par deux du groupe de leurs compatriotes, puis enfin égorgés à coups de sabre, de poignard ou de baïonnette. Le major Davie et le capitaine Brumley, du régiment malais, seuls épargnés, demeurèrent prisonniers, afin de servir d’otages ; d’ailleurs ce n’était pas tout que ce sang versé en rase campagne, à la face du soleil. Les malades et les blessés laissés au nombre de 120 à l’hôpital de Candy subirent le même sort que les soldats ; un seul d’entre eux, le caporal George Barusley, du 19e régiment, laissé comme mort parmi les morts, échappa aux bourreaux. Il devint l’historien de cette tragique aventure.

De grandes réjouissances parmi les Ceylanais suivirent ce désastre. Dans l’exaltation de son orgueil, le roi de Candy, croyant qu’aucun obstacle ne pouvait plus arrêter le progrès de ses armes, se livra à l’espoir de l’expulsion complète des Anglais. Il fit des préparatifs pour les attaquer sur tous les points ; il conduisit lui-même une expédition contre Colombo. Déjà il s’était avancé jusqu’à vingt milles de ce siège du gouvernement étranger ; mais il fallait emporter un petit fort nommé Hongwell, devant lequel il échoua, ce qui le contraignit de