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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/102

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armes chargées seulement à poudre. À leur arrivée sur le bord du fossé, ils demandent qu’on leur montre le chemin pour entrer dans la place, afin d’échapper aux Européens et aux Banchut-Feringhees, terme injurieux dont se servaient entre eux les soldats à l’égard des indigènes. L’ennemi, sans se douter du stratagème, leur indique le chemin qui conduit à l’une des portes. Les trois soldats le suivent, examinent la brèche, le fossé, et, ayant vu tout cela suffisamment, s’enfuient au grand galop vers les tranchées. L’ennemi, reconnaissant la ruse, fait un feu très vif ; toutefois, ils revinrent sans qu’un seul d’entre eux eût été touché : tant le hasard de la guerre se plaît parfois à respecter la témérité.

Selon le rapport de ces soldats, la brèche était d’un accès facile, le fossé ni large ni profond. En conséquence, le général Lake ordonne un second assaut. 150 hommes du 76e, 120 du 75e, 100 du 1er régiment européen de la Compagnie, furent chargés de cette opération. Ils devaient être soutenus sur la brèche par les régiments qui fournissaient ces détachements, de plus par les seconds bataillons des 9e, 15e et 22e d’infanterie indigène. À trois heures après midi, l’opération commença sous la protection du feu des batteries ; mais le fossé récemment inondé n’était plus guéable. D’un autre côté, des ponts portatifs récemment préparés demeurèrent inutiles. Les soldats se jettent à l’eau, et en nageant gagnent la brèche. Le colonel