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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/107

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rible. Il cherche un autre chemin, arrive jusqu’à la pièce, la saisit avec sa trompe, et la tire avec son affût en dehors du banc de sable.

Le 17, le général Smith arrive à Amroa, qu’il trouva dans la consternation. S’étant emparé de trois des principaux habitants de la ville, Ameer-Khan les avait emmenés avec lui en otage, avec le projet d’en tirer une forte rançon. Le 18, il arriva à Morandabad, où l’on trouva des traces récentes de ses dévastations. Le collecteur anglais ayant eu la précaution d’entourer sa maison d’une sorte de fortification, Ameer-Khan, averti de l’approche des Anglais, n’eut pas le temps de s’en emparer. Smith atteignit Rampoor, où il prit position, à un mille et demi de la ville, sur les bords d’un ruisseau. La ville avait su se mettre a l’abri d’une surprise de Ameer-Khan, qui se vit forcé de s’éloigner sans avoir pu la piller ou la rançonner. Autrefois la capitale de Fyzoola-Khan, fameux chef de rohillas dont nous avons déjà parlé, Rampoor était encore celle de son successeur, bien déchu d’ailleurs de l’autorité jadis exercée par son grand-père. En dépit des nombreuses révolutions qui jadis avaient détruit leur gouvernement, ruiné leur patrie, les Rohillas conservaient encore les traits de leur caractère primitif. Ils étonnaient les Anglais par leur taille élevée, leur air martial, la fierté de leurs traits. Le pays entier montrait un luxe de végétation, une richesse de territoire, une magnificence de climat, suffisant pour justifier le