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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/108

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surnom de jardin de l’Indostan que les habitants se plaisaient à lui donner. De Rhampoor, l’armée, marchant au sud-est, arriva à Sheerghur. Au dire de quelques témoins oculaires, elle assista pendant ce temps à un magnifique spectacle. Devant elle se trouvaient les montagnes de Kumaon ; à trente ou quarante milles au-delà, une autre chaîne de montagnes plus élevées, couvertes de verdure sur leurs flancs ; au-delà enfin, aux extrémités de l’horizon, l’Hymalaya gigantesque, entouré d’une ceinture de nuages, avec tous ses sommets couverts d’une neige éternelle étincelant alors de mille feux. Le soleil, en ce même moment au-dessus du gradin le plus élevé de ce magnifique amphithéâtre, épanchait dans tous les sens des torrents de lumière, roulant çà et là leurs flots enflammés au-dessus des ombres épaisses projetées par les montagnes où l’armée se trouvait encore comme ensevelie. À la vue de ces magnificences de la nature, les soldats battirent des mains, comme les vétérans français à l’aspect des pyramides de l’Égypte. L’armée prit position à Sherghur, afin d’obtenir des renseignements sur les mouvements de Ameer-Khan.

Ce dernier se trouvait en ce moment au pied des montagnes au nord de l’armée anglaise, situation où il n’était nullement redoutable ; le général Smith se décida en conséquence de demeurer la Sherghur, d’où il lui était facile de couvrir les principales villes de la province. Le 25, il rétrograda jusqu’à