Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/187

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d’éviter la guerre, en raison des dépenses qu’elle entraîne, et parce qu’au fond toute guerre leur semblait plus ou moins injuste, n’en étaient pas moins résolus, il faut le dire, à demeurer fidèles aux anciennes promesses, aux alliances précédemment contractées. Ainsi ni la cour des directeurs ni le bureau du contrôle ne se trouvaient complètement satisfaits des mesures qui avaient suivi la conclusion de la paix avec Holkar et Scindiah. Des doutes s’étaient élevés dans beaucoup d’esprits si ce n’avait pas été un grand tort et une violation de la foi promise que de rompre l’alliance avec Jeypore. Selon la cour des directeurs, le rajah de cette principauté avait failli à ses engagements pendant la guerre avec Holkar ; mais comme en même temps ce rajah n’en avait pas moins fourni, sur la demande du général Lake, des secours aux Anglais vers la fin de la guerre, elle inclinait à croire que ce prince n’en devait pas moins continuer à jouir de la protection britannique. L’abandon subit de cette alliance paraissait tout à la fois en contradiction soit avec les engagements pris, soit avec la justice. Selon les directeurs, le rajah, dans tous les cas, se trouvait au moins en droit de s’attendre à ce que le gouvernement anglais ne rompit pas cette alliance avant d’avoir arrangé par sa puissante médiation toutes les difficultés alors existantes entre lui et Scindiah. Ils écrivaient dans ce sens au gouverneur-général. La cour des directeurs se montrait encore préoccupée de la mauvaise impression que pourrait faire