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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/188

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l’annulation d’un article d’un traité conclu par lord Lake. Article excluant de la cour de Scindiah, Sirjee-Kow-Ghatkia, l’ennemi, l’adversaire déclaré des Anglais. Mais ces craintes, fort légitimes d’ailleurs, n’en cédaient, pas moins chez les directeurs à un très vif désir d’éviter pour l’avenir toute extension de l’influence britannique. Ils reculaient à la pensée de se faire les successeurs immédiats du grand Mogol ; ils n’osaient se saisir de ce pouvoir dont l’immensité avait quelque chose d’effrayant pour l’imagination. Et pourtant cette situation dont la seule pensée suffisait en quelque sorte à les troubler, n’en était pas moins en grande partie réalisée. La puissance anglaise avait bien certainement remplacé, à peu près en tout et partout, celle du grand Mogol. Lord Cornwallis avait bien tenté d’arrêter, à deux reprises différentes, ce cours inévitable des choses : d’abord dans la guerre avec Tippoo, en dernier lieu par la dissolution de la plupart des alliances défensives, mais toujours sans succès. Plus récemment encore, sir Georges Barlow n’avait pas été plus heureux dans la même tentative. Les directeurs et lord Minto ne s’en proposaient pas moins de marcher de nouveau dans la même voie. Lord Minto avait pour mission de maintenir la paix dans l’Inde sans se saisir de la suprématie politique, de conserver la paix en se refusant à toute extension de pouvoir, à toute alliance.

Certains changements survenus dans le gouver-