Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/200

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longue, acharnée, qui amena la ruine, la dépopulation, en quelque sorte l’anéantissement des deux États.

Les choses en étant à ce point, Sevajee-Sing mit de, nouveau en avant le prince posthume dont il soutenait les prétentions. Déserté de la plupart des chefs, Maun-Sing se vit obligé d’abandonner le champ de bataille suivi d’un petit nombre d’adhérents. Poursuivi jusqu’à Joudpoor, il vit tous ses États livrés au pillage, et son rival Jugguz-Sing élevé au trône. Doué d’un grand courage personnel, il ne désespéra pourtant pas de sa cause ; il fit à Ameer-Khan des propositions qui furent écoutées ; sous prétexte d’arrérage de solde de ce dernier, se sépara de l’armée, puis se mit à lever indistinctement des contributions sur les districts de Joudpoor et de Jeypoor. Ce dernier fit ses dispositions pour l’attaquer ; mais, prévenu par Ameer-Khan lui-même, fut défait. Ameer-Khan pouvait alors se porter sans obstacle jusqu’à Jeypoor, où régnait la plus extrême consternation ; il se contenta néanmoins d’en piller les environs. Cette nouvelle n’en causa pas moins un grand effroi à Jugguz-Sing ; il fit d’immenses promesses aux auxiliaires envoyés par Scindiah à condition qu’ils le reconduiraient en sûreté dans sa capitale, et se hâta de se faire précéder par le canon et les dépouilles prises dans sa première action. Quelques chefs demeurés fidèles à Maun-Sing, mais devenus l’objet de ses soupçons, ce qui les avait éloignés de Joudpoor, se détermi-