Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le voisinage de l’équateur. On y retrouvait aussi tout le luxe et les habitudes de la vie européenne. La population, singulièrement variée, se composait de Hollandais, de Portugais, des descendants de ceux-ci et de femmes indigènes, d’habitants des autres îles de l’archipel, d’Arabes qui avaient fait autrefois le commerce exclusif de cette partie du monde ; de Javanais ou indigènes, livrés en général à la culture et aux arts manuels ; de Malais, c’est-à-dire d’habitants de la presqu’île de Malaca ou de ses environs, puis étendu à tous les étrangers ; enfin de Chinois, de beaucoup plus nombreux, car ils dépassaient le nombre 100,000. Le commerce et l’industrie de la colonie se trouvaient presque entièrement dans leurs mains ; avant l’établissement des Européens, ils avaient de plus affermé tous les revenus et percevaient les impôts. L’amour du lucre entassait dans les rues de Batavia cette population venue de tous les coins du monde, et que l’insalubrité du climat et les maladies qui en sont le résultat nécessaire, éclaircissaient régulièrement à certaines époques de l’année. Le grand nombre de canaux, de rizières, d’eaux stagnantes qui entourent Batavia, combinés avec la grande chaleur du climat, en ont toujours fait effectivement l’un des endroits les plus malsains du globe. Dans certains mois de l’année, on ne pouvait, suivant l’assertion d’un voyageur, se trouver à un dîner de dix personnes sans avoir la certitude morale d’accompagner, dans le courant de la semaine, l’un des con-