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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/270

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avec le souvenir de son humiliation ; d’ailleurs, il ne cessait de nourrir au fond du cœur le projet de renverser le pouvoir des Européens et de les expulser de Java. Or le moment paraissait favorable à l’exécution de ce projet. L’inimitié qui naguère le rendait ennemi de l’empereur de Solo céda à ce sentiment de nationalité ; une même haine de l’étranger les rapprocha. Les liens d’une étroite féodalité encore existantes entre tous les États indigènes de Java les unissaient dans une vaste confédération dont les chefs pouvaient disposer d’une force considérable. Les établissements européens disséminés le long d’une côte de sept cents milles d’étendue couraient donc un imminent danger, et demandaient de vigoureuses mesures de défense. Sous peine de tout compromettre, les autorités anglaises durent prendre un parti sans attendre l’arrivée des troupes de Sumatra. Le 17 juin, le lieutenant-gouverneur, depuis sir Stampfort, alors M. Baffles, et le commandant militaire arrivèrent à Djocjocarta avec toutes les forces disponibles qu’ils purent rassembler. Le sultan, déjà prêt à entrer en campagne, envoya sur-le-champ un corps de cavalerie considérable pour intercepter les communications des Anglais avec leurs magasins, couper les ponts, dévaster le pays, etc., etc.

Gillespie, récemment arrivé, accompagné d’une cinquantaine de dragons, alla lui-même reconnaître la route ; il rencontra un gros corps de cavalerie du sultan. Hésitant à commencer les hostilités, il les