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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/271

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exhorta à retourner chez eux ; ils répondirent en lançant avec leurs frondes, dont ils se servent avec une merveilleuse adresse, quelques pierres aux dragons. Ces derniers ne répondirent pas. Le colonel leur adressa de nouvelles représentations. Ils semblèrent y céder ; puis, avec ces brusques changements d’humeur habituels à ces peuples, ils revinrent sur leurs pas, et, avec leurs pierres, blessèrent quatre hommes et un sergent. Les mêmes symptômes d’hostilité se manifestèrent dans d’autres endroits où plusieurs patrouilles se trouvèrent aussi subitement attaquées. Les dragons se virent obligés de se faire un chemin le sabre à la main au milieu d’une multitude immense. Le jour suivant, le lieutenant gouverneur se flattait pourtant encore d’éviter l’effusion du sang. Il envoya un messager au sultan, porteur, d’une demande d’accommodement. Mais ce chef, devenu plus arrogant par cette démarche, demeura sourd à sa proposition, et renvoya le messager avec insulte et menaces. Il devint évident que la crise ne pourrait finir que par un conflit à main armée.

Les troupes anglaises se trouvaient alors fort peu nombreuses, mais aguerries et animées d’une résolution intrépide. Elles consistaient en une partie du 14e régiment d’infanterie, une partie de l’infanterie légère du Bengale, le troisième bataillon de volontaires, de l’artillerie en petite quantité, deux compagnies de dragons ; le reste des forces anglaises n’était attendu que pendant la nuit. Les Anglais occupaient un fort jadis