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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/273

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Sourabaya, les Cipayes avaient été attaqués pendant la nuit. Les Hollandais, effrayés, s’attendant à un massacre général, s’étaient hâtés de s’enfermer dans leurs maisons. Mais les troupes campées dans leur voisinage eurent le temps d’arriver, et le tumulte s’apaisa pendant la journée. Un prêtre était le principal auteur de cette tentative. Dans un songe récent, ce prêtre avait vu, suivant ce qu’il racontait, deux aigles voler à la rencontre l’un de l’autre des extrémités de l’horizon. Ces deux aigles, dont l’un blanc, l’autre noir, s’étaient long-temps combattus à forces égales au milieu des airs ; mais, à la fin, l’aigle noir, saisissant son adversaire dans ses serres vigoureuses, le déchirant d’un bec impitoyable, l’avait mis en pièces. Allusion facile à saisir. Aussi les peuples de Java tournaient-ils en ce moment les yeux vers Djocjocarta dans la plus grande anxiété. Nulle tranquillité pour la colonie n’était à espérer tant que le sultan demeurerait à la tête de forces considérables. Les Anglais se trouvaient donc dans une de ces situations périlleuses où la prudence elle-même commande de hasarder beaucoup.

Un détachement sous les ordres du lieutenant colonel Watron fut désigné pour l’attaque. Ce détachement arriva au point désigné pour l’escalade sans avoir été découvert. La tête des colonnes était justement occupée à planter les échelles lorsque l’alarme fut donnée. Le fort fit feu immédiatement ; mais cela ne ralentit point l’ardeur des