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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/284

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pillage, la déprédation, rançonnant à leur gré qui bon leur semblait. Aussi chaque rajah des montagnes avait-il presque nécessairement sous sa domination une partie de la forêt et de la prairie de Turae, qu’il s’efforçait d’étendre de plus en plus, suivant les circonstances, par la politique ou les armes. Les rajahs de la plaine pouvaient bien, à la vérité, pénétrer aussi dans les montagnes ; mais ce cas était fort rare. Pendant des siècles, la guerre continuait de la sorte sur la frontière, de père en fils. Les empereurs mogols n’eurent jamais l’idée d’ajouter la partie montagneuse de ce district à leur empire ; ils se contentèrent de soumettre les rajahs de la plaine ; devenus tributaires de l’empire, ceux-ci n’en poursuivirent pas moins avec ceux des montagnes leurs guerres héréditaires. Tout se passa long-temps comme si la conquête mogole n’avait pas eu lieu. Mais une circonstance nouvelle ne tarda pas à se présenter ; la plaine tomba au pouvoir des Anglais, pendant que les montagnes du côté opposé se trouvèrent graduellement envahi espar les Goorkhas qui finirent par établir leur souveraineté sur tous ces petits rajahs des montagnes. Imitant la politique mogole, le gouvernement britannique n’intervint pas dans les affaires intérieures des rajahs de la plaine ; il se contenta d’un tribut qui fut déterminé par un arrangement perpétuel. De leur côté, les Goorkhas, à mesure qu’ils soumettaient un rajah des montagnes, exterminaient sa famille. En héritant de ses posses-