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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/291

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écrite en juin 1813 ; la réponse des Goorkhas se fit attendre jusque dans le mois de décembre. Cette lettre, toute remplie de protestation de bonne amitié, n’en contenait pas moins un refus formel d’évacuer les deux territoires ; d’ailleurs aucune raison n’était donnée, aucun droit mis en avant. À son retour, lord Hastings répondit par une nouvelle et plus formelle invitation d’évacuer les deux territoires. Les chefs des Goorkhas, à la réception de cette dernière sommation, tinrent une longue et solennelle assemblée, pour y débattre la grande question de la guerre ou de la paix : commencée à neuf heures du matin, la séance ne fut levée qu’à huit heures du soir.

Le rajah du Népaul soumit ainsi la question à l’assemblée : « Des disputes existent entre moi et le gouvernement anglais. Le gouverneur-général m’écrit qu’il a donné des ordres au juge et au collecteur d’établir leur autorité dans les terres en litige entre nous sur la frontière de Gouruckpoor. Il dit qu’il ne juge plus nécessaire de répéter son intimation à ce sujet. Alors que deviendra mon autorité de rajah ? Dans mon opinion, nous devons en appeler aux armes. Délibérez et donnez-moi votre avis. »

Le général Beem-Sein-Thapa se levant, et le visage tourné du côté du rajah, dit : « Grâce à l’influence de votre fortune et à celle de vos ancêtres, il ne s’est jamais trouvé un ennemi de force à lutter contre le Népaul. Jadis les Chinois nous ont