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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/293

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volonté du souverain domine toute autre considération ; mais puisqu’on m’a demande mon opinion, je dois la dire ; ce sera ensuite l’affaire du rajah de l’adopter ou de la rejeter à son bon plaisir. Jusqu’à présent nous avons tendu à notre but tantôt par un chemin, tantôt par un autre, mais nous voici à un moment décisif. Sans un nouvel ajustement de l’affaire des frontières, les Anglais ne se retireront pas ; voila qui est certain. D’ailleurs aucune injure ne nous force encore à en appeler aux armes. Je propose donc que la moitié du territoire contesté soit abandonné comme prix de la paix. Ce n’est pas un sacrifice, car si les Anglais veulent la guerre, nous ne saurions conserver ces territoires. Nous ne pouvons les combattre dans les plaines de Turae. Dans les montagnes c’est autre chose et nous n’avons rien à craindre. Voila mon opinion. Je suis prêt, au reste, à me rendre à de meilleurs avis ouverts par d’autres. »

Kajee-Dilbunjun-Pandee dit : « Le Gooroo a étudié les desseins et les procédés des Anglais, et il les croit décidément hostiles. C’est bien. Mais sommes-nous inférieurs aux Anglais, pour que nous leur cédions ? Ils ne peuvent envahir notre territoire. S’ils tentent de le faire, qu’ils soient repoussés. S’ils y pénètrent une fois, tout cet État sera jeté dans la confusion. Mais s’ils excitent des troubles, ne pouvons-nous leur rendre la pareille ? Comment seront-ils capables de protéger leur propre territoire ? »