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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/295

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pour la guerre, c’est aux côtés de votre personne. Nous, nous avons passé notre vie dans les forêts, le fusil d’une main, la hache de l’autre. Nous menons encore le même genre de vie. Nous savons que la guerre est une rude entreprise : et si elle l’est pour nous, vieux guerriers, ne le sera-t-elle pas bien plus encore pour de jeunes recrues ? Il y a un vieux proverbe : « Ceux-là font le mieux les affaires de leur maître qui emploient le plus de prudence et de circonspection. Toutefois, je dois rendre grâce à l’heureuse influence de la fortune du rajah, en cas de rupture, le succès couronnera sans doute nos efforts. J’ai dit. »

Dans ce sénat guerrier, les avocats de la paix retrouvaient, on le voit, en grand nombre. Cependant les partisans de la guerre mettaient en avant qu’en demeurant dans leurs montagnes et leurs forêts, et se bornant à faire de là des excursions de pillage et de butin, la guerre serait plus profitable, plus avantageuse, que ne pouvait être la paix. Ils démontrèrent qu’en cette circonstance la paix était à tout jamais l’abandon de ce système d’usurpation continuelle, qui jusqu’alors leur avait toujours réussi. La guerre fut donc décidée dès ce moment, toutefois cette résolution fut long-temps tenue secrète. Les Goorkhas répondirent au gouverneur général, au sujet de ses représentations sur Bootwal et Shecorai, par des lieux communs sur leur attachement au gouvernement britannique, leur désir de vivre en bonne intelligence avec lui, etc. ;