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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/326

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bataillon carré avec ce qui lui reste de troupes ; il tient les Goorkhas à distance ; mais ceux-ci, protégés par des troncs d’arbres, tiraient à coup sûr et sans risque aucun. Smith voyant tout perdu s’il ne parvient à les déloger, veut les charger à la tête des Cipayes ; ceux-ci refusent d’obéir ; et se contentent de tirer à distance jusqu’à ce que leurs munitions soient épuisées. Smith, désespéré, se voit obligé d’ordonner la retraite. Entièrement occupés du pillage, les Goorkhas ne l’inquiétèrent que fort peu ; mais l’artillerie, les munitions, les approvisionnements de toute sorte furent perdus. La perte des Anglais fut de 123 hommes tués, 187 blessés ; 77 manquant à l’appel, avaient probablement été faits prisonniers. Le major Greenstreet, entendant le bruit de l’artillerie dans la direction de Pursa, se mit promptement en marche ; mais il était encore à trois milles du champ de bataille quand le feu cessa. De nombreux fuyards ne tardèrent pas à l’instruire du triste résultat de l’affaire.

Le général Marley attendait en ce moment un train de grosse artillerie, parti de Betia pour venir le rejoindre. Dans le but de couvrir ce mouvement, il renforça le poste de Baragurhee, puis manœuvra lui-même à l’ouest, disposé à le secourir au besoin. D’ailleurs l’audace, l’activité des Goorkhas lui en avaient singulièrement imposé. En dépit de ses instructions, il abandonna toute idée de pénétrer plus avant dans les montagnes. Le marquis de Hastings commença dès lors à concevoir de sérieuses