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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/347

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habile et soldat intrépide. Par ses ordres les Goorkhas visaient particulièrement à démonter l’artillerie ; ce fut d’abord avec tant de succès qu’en peu d’instants ils jettent sur le carreau la plupart des artilleurs, deux pièces se trouvèrent entièrement démontées ; un renfort d’artilleurs et de munitions arriva fort heureusement de Ryla. Au bout de deux heures, l’ardeur de Goorkhas paraissant enfin se ralentir, les Anglais, sous les ordres de Lawrie se hasardèrent à reprendre l’offensive ; et les Goorkhas, privés de leurs principaux chefs, se débandèrent aussitôt. Les Anglais eurent 213 hommes tués ou blessés ; les Goorkhas laissèrent 500 des leurs seulement dans les environs de Déothul. Ils demandèrent la permission de chercher le corps de Bukhtyar-Thapa ; on le trouva sur le champ de bataille, couvert de blessures, entouré de morts et de mourants. Au moment d’engager le combat, il dit : « Si je reviens, ce sera victorieux. » Mot vraiment héroïque, car il en avait si peu l’espoir qu’il écrivit le même jour à ses femmes de préparer leurs sutties. Le général Ochterlony s’empressa de le faire relever, on l’entoura soigneusement des plus beaux châles, puis un détachement anglais le rapporta à Umur-Singh avec toutes sortes de paroles d’admiration et de compliments sur sa bravoure.

Cette série d’actions séparées se combinèrent de manière à former une action générale la plus considérable de cette campagne. Les Anglais eurent