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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/354

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qu’il reçut de son gouvernement provenait d’un changement survenu dans l’opinion des chefs du conseil. Parmi eux, une partie était d’avis d’accepter les termes proposés ; les autres les rejetaient énergiquement. Les plus ardents parmi ces derniers étaient Umur-Singh et ses fils ; récemment arrivés dans la capitale ils se montraient encore tout animés de l’ardeur du champ de bataille. Umur-Singh poussait le rajah à la guerre par tous les arguments possibles : « C’était folie, disait-il, de se fier à un traité conclu après une défaite ; les Anglais verraient dans un traité semblable, le résultat de la peur ; ils ne pouvaient manquer dès lors de tenter de profiter de la faiblesse présumée de ceux qui l’avaient signé ; ils ne cesseraient d’en exiger de nouvelles concessions, de chercher des motifs, des prétextes, pour mieux dire, de nouvelles guerres. La condition politique des Goorkhas, qui tenaient dans une sujétion involontaire plusieurs rajahs et plusieurs nations, leur fournirait en grand nombre ces motifs et ces prétextes. Rien ne leur serait plus facile que d’intervenir sans cesse dans les affaires du pays, d’y exciter constamment de nouveaux troubles. D’un autre côté, la présence d’un résident anglais à Katmandoo ne devait-elle pas entraîner celle d’un corps de troupes auxiliaires, formé de quelques compagnies d’abord, bientôt de bataillons, qui ne manquerait pas de grossir incessamment ? et le moment ne viendrait-il pas enfin où le Népaul tout entier ne