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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/376

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L’empire anglais, en même temps qu’il s’était étendu au nord jusqu’aux montagnes du Népaul, faisait aussi des progrès a l’autre extrémité. L’île de Ceylan était alors le théâtre d’événements importants. Dans le mois de mars 1814, le roi de Candy fit sommer le premier adigar (premier ministre) de comparaître devant lui pour répondre de quelques offenses ou réelles ou imaginaires. Eheilapola (c’était le nom de celui-ci), sachant combien peu de fond il y avait à faire sur la clémence ou la justice de son souverain, se détermina à ne pas obéir à cet ordre. Secondé par le peuple de la province de Saffragam, dont il était gouverneur, il se disposa à la résistance. Il implora le secours du gouvernement britannique, et pour prix de ce secours lui offrit cette province. Le gouverneur anglais ne jugea point prudent de prendre parti dans la querelle avant d’avoir entrevu un peu plus clairement la tournure que pourraient prendre les choses. Le roi actuel était renommé par une extrême cruauté, par des actes d’une férocité inouïe ; dans cette circonstance il se surpassa, pour ainsi dire, lui-même. La femme et les enfants de l’adigar en révolte avaient été laissés à Candy. C’est la coutume de cette cour d’exiger ainsi des otages des fonctionnaires auxquels elle délègue de grands pouvoirs. Les enfants étaient au nombre de cinq ; le plus âgé ayant dix-huit ans, le plus jeune encore à la mamelle. Par ordre du roi on les amena à la place du marché ; la tête du plus jeune fut coupée, et la mal-