Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Enhardi par son triomphe récent sur Eheilapola, le roi de Candy s’occupa de grands préparatifs de guerre ; il se disposait à attaquer avant peu les établissements anglais. Préludant au grand carnage qu’il méditait par quelques meurtres isolés, il emprisonna dix habitants des possessions britanniques qui avaient coutume de trafiquer au-dedans des limites de Candy. Peu après, bien que leur innocence fût évidente, il les fit mutiler. Sept d’entre eux ne purent survivre aux affreux traitements qui leur furent infligés ; les trois autres arrivèrent à Colombo sans bras, sans nez et sans oreilles… spectacle que la plume, révoltée, ne saurait décrire. Cet acte de barbarie décida les hostilités. Avant de commencer la guerre, le gouverneur fit pourtant paraître une proclamation où il disait : « Les armes britanniques ne sont point dirigées contre les habitants de Ceylan ; mais seulement contre ce tyran qui a provoqué par des outrages et des cruautés sans nombre les justes ressentiments de l’Angleterre ; contre ce tyran qui a fait périr les plus anciennes et les plus nobles familles du royaume, inondé la terre du sang de ses sujets ; et, par la violation de toutes les lois humaines et divines, est devenu un objet d’exécration au genre humain. » Les troupes anglaises se mirent aussitôt en mouvement ; parfaitement convaincu de son invincibilité, le roi n’en demeura pas moins dans un état de repos absolu. Entouré de courtisans et de flatteurs, il semblait ne se douter en aucune façon,