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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/400

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sement gardés jusqu’au jour suivant, où l’on doit décider de leur sort.

Remarquable par le courage, le caractère et le talent, Dherma-Kower ne manquait pas de ressemblance, en bien et en mal, avec Jeswunt-Row ; il usa d’une prompte ingratitude à l’égard de Balaram-Seit, et cela le jour même, pour ainsi dire, où ce dernier lui rendait un grand service ; il justifia du moins en quelque sorte son ambition pour le bon usage qu’il fit de son pouvoir passager ; s’il imposait une sévère séquestration à Jeswunt-Row et à sa famille, il tenait en même temps l’armée dans un état de discipline sévère ; protégeant le pays, faisant respecter les personnes et les propriétés. Cependant les habitudes de Dherma-Kower étaient fort dissipées ; comme Jeswunt-Row, dont il avait su capter les bonnes grâces, il se livrait avec emportement au goût des liqueurs fortes. La nuit qui suivit le jour de son arrestation, au milieu des précautions sévères prises pour prévenir son évasion et propres à lui faire deviner le sort qui l’attendait, il la passa tout entière à boire avec son compagnon et à regarder danser des jeunes filles. Ce dernier, homme artificieux, et d’un courage suspect, était odieux à l’armée qui voyait en lui l’instigateur des crimes de Dherma. Le lendemain, on les amena tous deux dans la tente de Toolsah-Bahé ; en les apercevant, celle-ci dit aussitôt : « Qu’on les conduise à Hinglair ! » C’est le nom, d’un fort où sont gardés les prisonniers d’État. Soobharam espéra que