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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/405

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me demande elle-même 10 lacs je les lui donnerai. » Cette entrevue était précisément ce que ses ennemis voulaient éviter ; ils la refusèrent et firent continuer les tortures. Meenah-Bahé subit toutes les angoisses, tous les tourments de la faim et de la soif. Le supplice dépassant enfin ses forces, elle y mit fin en prenant du poison, mais fidèle à sa résolution, elle eut le courage de mourir sans livrer une roupie à ses bourreaux : singulier exemple d’avarice et de haine.

Une nouvelle sédition dans les troupes éclata peu après cet événement. La régente s’échappant du camp avec beaucoup de danger et de difficulté, se réfugia encore cette fois à Gungraur ; là, elle se détermina à des mesures hardies. Elle licencia tous les mahométans de l’armée, à l’exception d’un petit corps appartenant à Guffoor-Khan ; elle proclama que dorénavant les Indous seraient seuls reçus au service de Holkar. Les mahométans avaient montré de la turbulence et de l’indiscipline dans les derniers événements ; mais Toolsah-Bahé redoutait encore plus en eux leur attachement à Ameer-Khan, alors au nombre de ses ennemis. À la suite de cette mesure, une seconde révolte éclata avec le but avoué de lui enlever la garde du prince, dont la possession faisait toute sa force. L’infanterie et l’artillerie, après l’avoir aidée dans les mesures précédentes, donnaient maintenant leur appui aux révoltés. Gumput-Row tomba au pouvoir de ces derniers, avant d’avoir eu