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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/406

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seulement le soupçon du danger ; Toolsah-Bahé s’enferma dans une citadelle. Le commandant mahratte d’un corps de cavalerie, Juttibah-Naïck, apprenant son danger, marcha avec la plus grande diligence du camp de la ville, à la tête de 200 hommes ; il escalada la muraille à un endroit où elle se trouvait fort basse, et réussit à atteindre sans obstacles les portes extérieures de la citadelle. Un détachement de révoltés en avait la garde ; étonnés, surpris, ils furent aisément taillés en pièces. Pendant ce tumulte, Toolsah-Bahé, tour à tour en proie à l’espérance ou à la crainte, ne sachant pas qui l’emporterait, ou de ses défenseurs ou des assaillants, se tenait dans une des premières chambres du palais avec Mulhar-Row ; tenant un poignard à la main, elle jurait de le poignarder plutôt que le livrer ; mais le danger ne tarda pas à s’éloigner. Le rapide succès de Juttibah répandit la terreur dans l’infanterie ; quittant immédiatement ses rangs, elle abandonna la ville à la cavalerie mahratte. Guffoor-Khan soupçonné, avec justice, d’avoir trempé dans le complot, reçut l’ordre de se tenir éloigné de Toolsah-Bahé. Au reste, ce complot déjoué, n’en laissait pas moins subsister les causes qui l’avaient engendré. Les soldats réclamèrent bientôt de nouveau leurs arrérages et avec menaces ; ils s’emparèrent de Gumput-Row et le soumirent au derhna, se flattant d’obtenir bientôt de Toolsah-Bahé le paiement de leur créance, Ils ne furent point trompés dans cette prévision. Appre-