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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/408

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à cesser ses lamentations, à ne pas s’efforcer de le rendre coupable de désobéissance. Arrivé devant Toolsah-Bahé, il plaide d’ailleurs pour sa vie : il représente l’inutilité de tuer un homme qui ne possédait rien qu’on pût piller, qui cependant, en raison des grandes fonctions qu’il avait long-temps exercées, pouvait encore être utile au besoin, et par exemple apaiser une mutinerie de soldats, il demande à être épargné, ne fût-ce que pour peu de jours, se faisant fort, à ce prix, de calmer l’irritation des troupes. La régente l’interrompt par de violents reproches, elle l’accuse d’être le principal auteur des calamités qui l’ont dernièrement menacée. Balaram-Seit nie le fait, repousse ce reproche avec calme et fermeté. Alors, se livrant à toute sa colère, elle s’écrie : « Qu’on lui coupe la tête ! » Deux Cipayes de garde à la porte demeurant immobiles, bien qu’ils aient entendu ces paroles, Gumput-Row leur demande : « N’avez-vous pas entendu l’ordre suprême de votre maîtresse ? » Les Cipayes répondent : « Nous sommes soldats, non bourreaux. » À cette réponse, Gumput-Row, tirant son sabre, en porte un coup à Balaram, et bientôt deux de ses serviteurs l’aident à achever ce meurtre. Le corps fut porté dans une chambre basse. Le lendemain, on fit répandre le bruit que le ministre s’était tué ; mais personne n’en fut la dupe. Cette exécution produisit dans les esprits une irritation violente contre Toolsah-Bahé et Gumput-Row. Doué d’un caractère modéré et d’intentions excellentes, Balaram-Seit