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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/445

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avait, en effet, succédé à son père. Il se retira dans la forteresse de Gunnour, et se vit contraint d’abandonner au pillage non seulement Bhopal, mais sa propre fortune. Après être demeuré six semaines à Bhopal, Sadick-Ali se retira à Nagpoor, emmenant avec lui comme otage le fils de Ghous-Mahomet, laissant un de ses lieutenants dans la ville. Visir-Mahomet surveillait tous ces événements, méditant une tentative sur la ville. Quittant Gunnour à la chute du jour, il se trouva le lendemain devant Bhopal au lever du soleil. Les Mahrattes surpris se virent contraints d’évacuer la ville ; la garnison du fort de Futtyghur se retira la nuit suivante. Visir-Mahomet, arrivé en présence du nabob, lui fit d’amers reproches. Le faible prince répondit qu’il avait été trompé par des méchants. Visir-Mahomet exigea qu’il les nommât, puis, les ayant fait comparaître, dit au prince : « si ce sont ceux-là qui vous ont trompé, que le châtiment vienne de vous. » Six officiers indous, de rang élevé, furent mis à mort. Deux brahmes qui avaient commis la même faute furent condamnés à un supplice terrible ; on leur versa dans la bouche tenue ouverte de force, le sang d’une vache qu’on venait d’égorger devant eux. Après cela on les renvoya avec de grandes railleries. Les soldats mahométans leur criaient : « Allez, allez dire à Scindiah et au rajah de Nagpoor quel est le goût du sang de vache. » Les brahmes auraient préféré mille morts à ce genre de supplice ; c’était en outre une grande