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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/452

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siégés se trouvaient évidemment sous la protection de la Providence. L’impression faite par ce songe sur l’esprit de Sadick-Ali fut telle, qu’il déclara tout aussitôt sa résolution d’obéir aux avis qu’il venait de recevoir : il donna à ses troupes l’ordre du départ. Les officiers de Scindiah eurent en vain recours à tous les raisonnements imaginables pour lui faire abandonner cette résolution ; il leur répondit en les exhortant à suivre son exemple s’ils voulaient éviter la vengeance du ciel. Ces derniers continuèrent le siège ; mais ce siège qui durait depuis neuf mois, leur avait coûté plusieurs milliers de leurs meilleurs soldats, et rien n’annonçait qu’il ne dût pas se prolonger long-temps encore ; ils se sentaient découragés, leurs troupes l’étaient plus encore. Après être demeurés dans l’indécision une quinzaine de jours, ils se décidèrent à la retraite et allèrent prendre position à Sarungpoor.

Cependant tout danger n’était pas pour toujours éloigné de Bhopal. Jeswunt-Row-Bhow, cousin de Juggoo-Bappoor, avait remplacé ce dernier dans le commandement des troupes. Il employa le temps de la mousson à se mettre en état de renouveler le siège aussitôt que la saison le permettrait. Visir-Mahomet, qui, malgré l’épuisement de ses ressources, conservait une fermeté inébranlable, employa de son côté tout ce temps à fortifier et à approvisionner Bhopal. À la vérité, ses ennemis étaient devenus plus nombreux et plus puissants que jamais. Plusieurs bandes de Pindarries et le