Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/260

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petits forts en terre ; le premier fut enlevé sans difficulté, mais au second les Birmans se défendirent avec résolution. 22 hommes furent tués ou blessés du côté les assaillants ; la perte des Birmans fut plus considérable. On trouva parmi les morts une pauvre jeune fille qui respirait encore ; elle était belle et ne paraissait pas avoir plus de dix-huit ans ; une balle lui avait traversé les deux cuisses. Le temps manqua pour l’emporter ; les soldats se virent obligés de l’abandonner à sa destinée. Suivant ce qu’on apprit plus tard, c’était la femme du gouverneur de Rangoon. Un peu plus loin s’élevait un troisième ouvrage en terre qu’on enleva avec moins de difficulté que le second. Le général Mac Beans, pendant que cela se passait à Kemundine, exécutait à la tête d’un millier d’hommes une reconnaissance dans l’intérieur du pays. Il rencontra le gouverneur à la tête d’une escorte considérable ; mais ce dernier prit la fuite, laissant dans les mains du général anglais deux ombrelles ou parasols dorés, signes caractéristiques de son rang, symboles de son autorité. En exécutant cette opération, les Anglais eurent lieu d’observer les résultats de la cruauté apportée par le gouverneur dans ses mesures de défense. La route était parsemée de cadavres, les uns mutilés et abandonnés dans les champs, les autres pendus aux arbres ; c’étaient autant de victimes punies de relations qui leur étaient attribuées avec les Anglais, et qui, en effet, n’avaient jamais existé. Après le débarquement de