Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/344

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reux ; le général, qui se trouvait sur ce point, abattit de sa propre main la tête de deux des fuyards. Il ordonna que ces têtes, séparées du corps, fussent exposées au bout de deux piques pour effrayer les autres.

Les travaux du siège continuèrent les jours suivants. Le bateau à vapeur de la flottille anglaise parvenant à remonter la rivière, s’empara de neuf des bâtiments de guerre ennemis. Le 2 avril, à la pointe du jour, les batteries de brèche commencèrent leur feu. Peu d’instants après, deux lascars (matelots natifs du Bengale), depuis peu faits prisonniers par les Birmans, s’échappèrent du fort ; ils arrivèrent en toute hâte aux lignes anglaises, et donnèrent, la nouvelle de la mort de Bandoolach, tué, selon eux, le jour précédent. Aussitôt après sa mort, la garnison, disaient-ils encore, s’était dispersée, aucun autre chef n’avait eu assez d’influence sur les soldats pour leur persuader de rester à leurs postes, assez de pouvoir pour les y contraindre ; dès la nuit précédente la place se trouvait évacuée. L’armée anglaise en prit effectivement possession sans difficulté. L’intérieur offrait de nombreuses preuves du désordre et de la confusion de la retraite de l’ennemi ; pas un seul canon n’avait été mis hors de service ; un immense magasin de grains se trouvait tout-à-fait intact ; la peur de donner l’éveil à l’armée anglaise empêcha les fuyards d’y mettre le feu, quelque précieuse que dût être cette acquisition pour leurs ennemis. Dans l’intérieur du fort