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LA MONTAGNE NOIRE. — LA MUSIQUE

et le rythme monotones de la musique orientale ; elle n’a réalisé qu’une banale contrefaçon mauresque, rappelant ce qu’on entend dans les Concerts tunisiens, où de prétendues Almées miment des danses plus lascives qu’exotiques, tandis que des hommes brunis artificiellement et accroupis dans des écroulements d’étoffes blanchâtres, s’obstinent, du souffle et des doigts, contre des instruments bizarres avec lesquels ils semblent faire corps.

Ainsi traités, à l’encontre de l’originalité, de la saveur capables de répandre un caractère particulier dans la partition, le leit-motiv de la courtisane turque devient de plus en plus déplaisant en se prodiguant, en s’aggravant d’un développement en forme de valse pour souligner les poses provocantes de la belle esclave ; il se glisse partout, pareil à une œillade de mauvais lieu, s’insinue sous tous les chants de Mirko, imite les roucoulements, les miaulements, les pâmoisons, se livre, sur l’échelle chromatique, à une gymnastique littéralement exaspérante, et tourne au burlesque quand il sert à gémir le nom de Yamina :