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AUGUSTA HOLMÈS ET LA FEMME COMPOSITEUR

Beethoven a laissé des lettres où la beauté des pensées, la délicatesse des sentiments, la noblesse du caractère se manifestent par les expressions les plus heureuses et une simplicité charmante. L’œuvre littéraire de Wagner est considérable, de ses sujets mythiques se dégage une philosophie très profonde et souvent très humaine.

De nos jours, Saint-Saëns manie le vers et la prose avec autant d’élégance et de clarté qu’il traite un poème symphonique ou qu’il varie un thème de Gluck ; les articles de Xavier Leroux ne prouvent pas moins de netteté dans le jugement et dans l’expression que de zèle pour la bonne cause musicale, et on ne compte plus les musiciens dont la signature suit les critiques les plus appréciées, ni les compositeurs s’acquittant remarquablement de leurs libretti.

Holmès fut parmi les premiers à se passer d’un librettiste ; elle suivait l’exemple de Wagner, ne se montrant pas maladroite, et ses poèmes, ses vers ne sont pas sans mérite.

Quels sont les poètes qui mettent leurs poésies en musique, Opéra ou Romance ? Jean-Jacques Rousseau se présente peut-être, lesté du Devin du Village ! Ah ! le beau bagage à placer dans la balance en contrepoids de l’œuvre littéraire de Wagner ou de Schumann, des admirables lettres de Beethoven ou des sublimes pages de Berlioz ! Non, monsieur Jean-Jacques ! à aucun titre vous n’êtes digne d’approcher de ces hommes d’honneur et de génie ! vous êtes l’auteur de la Nouvelle Héloïse et d’Émile, votre