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CHAPITRE III

« CONTES D’ESPAGNE ET D’ITALIE »

LE « SPECTACLE DANS UN FAUTEUIL »


Les Contes d’Espagne et d’Italie effarèrent les classiques. On ne s’était pas encore moqué d’eux avec autant de désinvolture. Les critiques saisirent leurs férules, et Musset en eut sur les doigts. Je crois—sans oser en répondre—que le premier article fut celui de l'Universel (22-23 janvier 1830). Il portait en épigraphe ces vers des Marrons du feu :

    N’allez pas nous jeter surtout de pommes cuites
    Pour mettre nos rideaux et nos quinquets à bas,

et il commençait ainsi : « Voyez la force de la conscience ! Le premier cri de M. de Musset, qui n’aime pas les pommes cuites, c’est : Ne me jetez pas de pommes cuites ! Il sent que le lecteur sera tenté de lui jeter quelque chose, et naturellement il pare le danger qu’il redoute le plus. Que jetterons-nous donc à M. de Musset ? »