Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/122

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sapin, graves jusqu’à la tristesse. Quand elles encadrent le drapeau noir et blanc de la Prusse, elles produisent un effet d’une beauté sépulcrale. Heureusement les charcuteries étaient en liesse, qui présentent, dans les quartiers germanisés, une espèce de physionomie officielle et tiennent, avec plus de splendeur, le rang de nos bureaux de tabac. Leur parfaite satisfaction corrigeait l’aspect un peu funéraire de cette ville parée à la prussienne.

Le jour venu, et toutes choses étant bien en place, les gens se mirent en mouvement. Des jeunes filles habillées de blanc, avec des bas et des souliers noirs, se rendaient au point où elles devaient offrir des fleurs à l’impératrice. De vieux guerriers, en casquettes militaires et couverts de