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Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/123

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médailles, arrivaient des lointains villages pour assurer le service de l’enthousiasme. Ce n’était partout que les chapeaux hauts de forme des innombrables sociétés germaniques. Mais tout cédait à la splendeur des officiers, graves et vêtus de couleurs tendres, menant des soldats battants neufs.

C’est une chose toujours émouvante, ces corps de troupe qui se déplacent dans tous les sens, à travers une ville resserrée et sonore, ces voix brutales qui donnent des ordres, ce pas lourd, scandé, puis le « Halte ! » et le bruit des crosses, et plus encore le silence qui succède. L’immobilité que la force parvient soudain à s’imposer, invite à la crainte et nous rend, sensible, mieux qu’aucune agitation, la puissance.