Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/129

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mètres, en place des hoch ! régnait un morne silence et nulle tête ne se découvrait ; le fier cortège traversait un îlot d’indigènes. Mais cette abstention ne pouvait que rappeler aux vainqueurs l’orgueil de fouler une nation de vaincus.

Les jeunes professeurs n’aperçurent qu’une seconde l’empereur, quand il descendait vers le pont, à la hauteur de la rue des Piques ; mais ils le revirent amplement, le chef de leur race, sitôt qu’il arriva de l’autre côté de la rivière, sur la vaste place où les aigles de Napoléon décorent encore la Préfecture, et que la musique entonna l’hymne national allemand : « Nous te saluons, couronné des lauriers du vainqueur. »

Quel spectacle saisissant et qui ranime