Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/152

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distinguer ce qui est pittoresque de ce qui est beau.

Ainsi M. Asmus, sur cette grande place demi obscure, s’enivre de rêverie. Devant un verre de vin, toutefois, car cette volupté française un peu sèche, a besoin qu’on la mouille. Mais sous l’action de si beaux modèles, il se sent devenir gentilhomme : « Comme j’étais ivre l’autre soir ! Si je titube à Nuremberg, c’est fort décent, mais je ne me consolerais pas d’avoir manqué aux convenances sur la place Stanislas. »

C’est le soir, après dîner. Des bourgeois se promènent autour de la statue, dans le centre sablé interdit aux voitures. Ils devisent et prennent le frais, en attendant l’heure de dormir. Toute l’animation est rassemblée devant l’un des pavillons bas