Aller au contenu

Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la place : un groupe élégant de jeunes viveurs occupe la terrasse d’un restaurant doucement éclairé. On cause, on prend des glaces, et l’on regarde de jolies filles entrer, sortir, monter en voiture. M. Asmus les compare avec admiration à leurs collègues allemandes qui versent de la bière dans des brasseries fétides. « Ce sont des princesses, pense-t-il, des sœurs indignes, mais des sœurs de Mademoiselle Colette… » M. Asmus s’égare dans des songeries d’un style Louis XV. Et cette voiture de jeunes plaisirs qui s’éloigne au tournant de la belle place, il lui plaît d’y voir de tendres caprices et des Cydalises, qui se réveillent pour accueillir d’un sourire un digne érudit allemand.