Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/192

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accepté de prendre un pensionnaire allemand.

Le bon M. Asmus comprenait la contrariété que ce devait être pour une vieille Messine de loger un immigré. Il s’en allait à son collège, et vers quatre heures, après la classe, il passait dire un petit bonjour à ces dames, avec le souci que sa présence leur devînt un agrément.

– Vous travaillez trop, allons faire une petite promenade.

Cela, c’était sa marotte. Il y revenait continuellement, et ces dames, qui n’étaient jamais sorties avec lui que pour la conférence française et le théâtre, avaient de la peine à dire « non » sans le désobliger. Il ne soupçonnait pas que pour des Messines se montrer en public avec un Prussien,