Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/193

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sans rime ni raison, c’eût été, sinon trahir, au moins se diminuer, déchoir. Il se croyait maintenant presque un membre de la famille.

Cette vie le remplissait d’un sentiment salubre et vrai. Sans doute il jouissait imparfaitement du bonheur domestique, mais le tempérament de ces races du Nord est paisible, et le jeune homme appréciait avec une chaste délicatesse, ces scènes familières et douces, cette quiétude d’un foyer messin. En même temps, il éprouvait quelque fatuité d’être initié aux raffinements français. Il en faisait une suite de leçons à sa fiancée, et se proposait de les introduire dans la famille qu’ils allaient bientôt fonder.

Involontairement, il compare cette petite Colette aux Gretchen de chez lui. Elle a de