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Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/216

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sur l’horizon le pays messin. Au milieu de l’immense paysage obscur et tout au bout de la vallée noire, seul, maintenant, c’est le fond qui brille et qui semble nimber d’une gloire la douce cité de Metz.

Un tel spectacle aurait agi sur l’âme la plus froide et donné au moins philosophe quelque sentiment de la mutabilité des choses. Madame Baudoche revoyait le spectacle le plus saisissant auquel elle eût assisté et certainement le plus tragique de l’histoire moderne en Lorraine :

– Regardez cette route, en bas, disait-elle, la route de Metz à Nancy. Nous y avons vu, ton grand-père et moi, des choses à peine croyables. C’était à la fin de septembre 1872, et l’on savait que ceux qui ne seraient pas partis le 1er octobre devien-