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Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/228

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patriotes. Mais elle a vécu au temps français…

Le bon Allemand l’interrompit :

– Je vous entends, Mademoiselle, ma situation vis-à-vis de mon père est la même que la vôtre auprès de Madame Baudoche. Il ne peut comprendre ce que j’admire dans vos familles françaises, parce qu’il a formé toutes ses idées dans l’excitation de la guerre. Mais je veux, durant ces vacances, l’obliger à reconnaître que le pays de la conquête est plus beau qu’il ne l’a vu, et que, pour nous autres Allemands, c’est la terre de l’espérance.

La caravane était arrivée au village d’Ancy et se dirigeait vers la gare, en traînant un peu la jambe dans la poussière de la grand’route. C’était six heures du soir,