Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/229

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quand le soleil incliné rend aux bois leur fraîcheur, à la vallée de l’ombre et aux villages leur vivacité. On s’installa, en attendant le train, à des tables de bois, devant des verres de bière et de sirop. On est très bien sous les tilleuls, auprès des saules de la gare d’Ancy.

Nos promeneurs se taisaient en écoutant les oiseaux sur les arbres et, dans le jardin, un couple de petits bourgeois messins, un vieil homme avec sa femme. Celui-ci récriminait à voix haute, en français, sur une mesure de police. Il agaçait deux jeunes Allemands à la table voisine. Et quand il appela l’aubergiste, l’un d’eux lui cria :

– Ne faites pas tant de bruit, et, en général, si vous parlez, parlez ici en allemand.