Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

habillé avec recherche, elles demandèrent qu’il les attendît un quart d’heure.

Lorsqu’elles entrèrent chez lui, il était à son piano. Il ne les salua pas, mais entonna aussitôt la chanson fameuse en Allemagne :

Ô beau sapin, que tes feuilles sont vertes !

Sur la table, parée de la belle nappe blanche, au milieu des cadeaux de la Noël, brillait le petit sapin légendaire, garni de noix dorées, de pommes d’api, de bonbons, d’une foule de bougies et de fils d’or et d’argent, avec, tout au sommet, une grande étoile de verre miroitante.

Sans sourciller, sans se détourner, tandis que les deux dames restaient sur la porte, séduites par l’étincellement de l’arbre, par l’excellente odeur balsamique et