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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/166

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Parfois, le soir, après le repas, quand je sentais, dans un soupir de Bérénice un peu affaissée, que notre manie allait la lasser, je la laissais à sa futile camarade, Bougie-Rose, à sa domestique, de qui sa bonne grâce avait su tirer une humble amie, et je gagnais Aigues-Mortes par le sentier des étangs.

Seuls les saints la connurent, mon hystérie de méditation et cette violente variété d’abstractions, où je me plongeais, tout en côtoyant ces marais lunaires vers l’ombre gigantesque des murailles amplifiées par la nuit ! Puis sur le large trottoir de la petite place où veille un saint Louis héroïque de Pradier, apercevant dans une demi-obscurité la rude