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BERTHA ET ROSETTE

revenus des centres anglais, on rapportait qu’on y disait couramment que le moment était venu de dompter ces « damned Frenchmen of Quebec. »

La contre-partie, c’est qu’ici des orateurs de troisième ordre, des politicailleurs de bas étage, répétaient que la conscription était faite spécialement pour les Canadiens-français ; privément on allait même jusqu’à la comparer au geste des Égyptiens, faisant jeter dans le Nil, les enfants mâles du peuple hébreux. Exagérations regrettables, jetant le désaccord entre les éléments de notre peuple.

C’est ainsi que pour servir des intérêts sordides, on creusait entre les deux groupes les plus importants de la population du Canada, un fossé qui serait bien long et bien difficile à combler.

Les fils Neuville avaient demandé leur exemption, résolus en premier lieu à subir leur sort. Mais la comédie des tribunaux ou l’on exemptait un jour pour annuler quelques