Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/103

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hypocrisies de l’internat, dispensé de la caserne salissante, abrutissante et disciplinaire, il n’avait aucune des qualités apprivoisées et sournoises qui font l’homme social. Il était arrivé à vingt-trois ans sans passer par la syphilis et l’alcoolisme qui sont comme le baccalauréat et la licence des tempéraments bien trempés. Il n’avait pas jeté sa gourme.


Dans sa demi-veille chargée de réminiscences survenaient, en images nettes, les illustrations de son dernier été passé à Forges, dix mois après la mort de sa mère, alors que, doutant des programmes universitaires et de sa vocation de pharmacien, il avait senti le besoin de s’isoler et de s’approfondir dans les replis secrets de son « moi » avant de se mêler définitivement à la foule.

Il revoyait le parc au flanc de la colline, passé l’établissement thermal, ses futaies de hêtres, son élégance d’allées aux courbes précises, les taillis, l’étang vaste et les pelouses du jardin que la vallée continuait, avec tant de roseaux, en champ de quenouilles.

Le pont franchi, la grande route montait et