Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/114

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Il admirait en sa compagne de la nuit une perfection de lignes que la nature tâtonnante atteint rarement. Ses yeux puérils, sa bouche sinueuse, la barre grasse de son menton l’intéressaient comme des strophes heureuses. Sa fine peau de blonde rémotionnait d’une chaleur intime.

Sous d’autres aspects, la passion stérile qu’elle dégageait n’était point contradictoire à l’instinct destructeur qui le possédait.

Il avait eu pour elle des caresses lentes en pensant à la fragilité de son incarnat, aux cernures de ses yeux, et que bientôt elle deviendrait pareille à ces marchandes des quatre saisons, qui, sur les avenues, offrent à la rigueur des passants des salades propitiatoires.


Une sensation agréable lui venait encore simplement de ce satin vivant sous la paume de sa main.


Mariette ouvrit les yeux, se retourna et vint poser sa jeune tête sur la poitrine de Robert. Son cou, ses épaules froides, les globes de ses seins et ses trésors secrets s’abandonnaient